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Mieux s'engager pour préparer l'avenir

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Comment les actions de responsabilité sociale peuvent-elles contribuer à améliorer la qualité de vie des collaborateurs et à préparer un avenir durable pour tous ?


Le sujet de la responsabilité est un point central pour les stratégies d’entreprise. Qu’il s’agisse de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) ou responsabilité de l’employeur vis à vis de la santé des collaborateurs. Chez nos Top Employers certifiés en France en 2024, nous voyons qu'après la croissance, les performances et les clients, le développement durable et la santé des collaborateurs se positionnent respectivement en 4ème et 5ème des priorités. 

Ces deux thématiques sont régulées et encadrées par des lois et des programmes, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale. Au niveau global, nous nous réfèrerons aux Objectifs du Développement Durable (ODD), définis plus loin dans cet article, tandis que pour la France, nous pouvons référencer la loi PACTE qui incite les entreprises à prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux dans leurs activités. De même, la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) est régie par l’Accord National Interprofessionnel. L’accord subit des changements depuis sa création en 2013, afin de recentrer les actions sur les conditions de travail et pas seulement sur le bien-être. C’est aussi un moyen de placer le collaborateur au centre, étant lui-même partie prenante de la société et impacté par l’environnement. 

Nous verrons tout d’abord que les actions de développement durable des entreprises se “rapprochent” de plus en plus du collaborateur, dans le sens où elles sont plus perceptibles et lui laissent plus de place. Puis, nous verrons que la santé des collaborateurs peut également être considérée au prisme de la responsabilité sociétale et environnementale et quelles sont les meilleures pratiques des Top Employers français sur ces questions.  

La santé de la planète et le développement durable 

  • La Journée internationale de la Terre nourricière célébrée le 22 avril chaque année depuis les années 70 à travers le monde, devient une résolution officielle en 2009 après la signature des pays membres des Nations Unies. Plus récemment, en 2015, l’endossement de l’agenda 2030 élaboré pour une planète solidaire par l’ONU est adopté par 193 états, à travers les Objectifs du Développement Durable (ODD) qui mettent en avant 17 objectifs, communs à tous. De plus, une multitude de sommets et conférences existent pour échanger sur ce sujet à l’internationale (COP, Sommet de la Terre, Conférence Mondiale sur le Climat...). Ces programmes et rencontres menant à des actions plus locales couvrant les 5 P : Populations, Planète, Prospérité, Paix et Partenariats. 

De nombreuses démarches des ODD sont implémentées en France, touchant la sobriété carbone, l’éducation, les transports, le gaspillage ou encore les recommandations thermiques. Cela permet de lutter de l’échelle individuelle à celle de l’entreprise contre la surconsommation des ressources que nous avons. En effet, un des objectifs adjacents des ODD est de donner un cadre stable aux entreprises pour les aider à se réguler, en lien avec les actions RSE déjà mises en place.  

  • Mettre le développement durable au centre de la conversation est devenue une priorité des entreprises. Les rapports annuels présentant les actions liées à la RSE sont maintenant monnaie courante (67%) et généralement présentés de façon attractive sur les sites des entreprises directement, pour que leurs clients et prospects y ait accès. 92% des Top Employers certifiés en 2024 ont développé leur mission sociale en prenant en considération les questions sociétales de leurs environnements. La prise en compte des impacts sociaux et environnementaux est intégrée par les leaders de façon systématique dans les décisions à 84% chez nos Top Employers. C’est grâce à ces démarches variées que nous voyons une augmentation de 4 points entre 2023 (84%) et 2024 (88%) sur la culture de l’entreprise autour des RSE et la favorisation des actions RH durables pour l’entreprise (véhicules de fonction électriques, renforcement des primes de co-voiturage, titres de transports en communs remboursés, recyclage d’appareils électroniques...). Toutes ces actions sont en évolution constante, pour lutter contre les changements climatiques (ODD 13) et surtout pour une mise en place d’infrastructures résilientes pour promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourage l’innovation (ODD 9).   
  • Le développement durable, devient un sujet prioritaire pour les entreprises. Nous notons que 94% de nos Top Employers 2024 ont un plan de communication pour sensibiliser leurs collaborateurs à ces sujets, tout au long de l’année. De nombreuses initiatives sont actées par les dirigeants qui considèrent les avis de leurs collaborateurs sur le sujet à 64% et des parties prenantes externes à 70%. De la sorte, le développement durable est maintenant intégré aux processus RH. Nous pouvons relever que 96% des entreprises valorisent premièrement ces sujets pour leur environnement de travail, il y a d’ailleurs eu une nette évolution dans les politiques de voyages et déplacements en faveur des transports moins polluants (93% vs 89% en 2023).  Cela est influencé par l’établissement de la consommation et de la production responsable (ODD 12) qui nous remet en question sur les nécessités de certains trajets. Nous voyons aussi que 95% de nos Top Employers 2024, souhaitent renforcer leur image de marque en tant qu’employeur durable.  
  • La mobilisation des entreprises et le soutien au bénévolat des collaborateurs sont devenus une force de beaucoup d’entreprises. 87% des Top Employers fournissent des ressources et de l’assistance pour collecter des fonds en faveur d’œuvres caritatives par exemple. Cela est lié à la volonté de développer les partenariats pour la réalisation d’objectifs (ODD 17). Nous notons qu’une forte évolution des programmes de bénévolat pour les collaborateurs proposant des activités en lien avec les objectifs sociaux et environnementaux de l'entreprise se fait voir cette année (61% vs 49% en 2023).  
  • De plus, les entreprises certifiées lient maintenant à 51% la rémunération de leurs dirigeants aux performances RSE de l’entreprise (vs 44% en 2023). En espérant voir ces chiffres progresser encore l’année prochaine car cela est le symbole de l'importance donnée à ces éléments non financiers qui constituent néanmoins la performance de l'entreprise. En effet, une des priorités des ODD est la réduction de la pauvreté et des inégalité (ODD 1), cela impliquant un nouveau modèle économique ayant un impact sociétal plus adapté aux contraintes des populations, à travers la promotion d’une croissance économique soutenue, partagée et durable, allant vers le plein emploi productif et donnant un travail décent à tous (ODD 8).  

La santé des collaborateurs  

  • Le lien entre la politique sociale et environnementale de l'entreprise et la santé et le bien-être des collaborateurs est lui aussi affirmé à travers la politique de RSE elle-même.  La santé peut en effet être un des axes de développement de la politique RSE puisqu'elle figure parmi les ODD.  L'objectif numéro 3 porte justement sur la santé. Il s'intitule "Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges" et comprend une déclinaison de cibles liées notamment aux maladies, aux conduites addictives, aux accidents de la route, à la santé-environnement, au tabac… Il s'agit d'objectifs génériques mais qui permettent de contribuer au bien-être général. Cela rejoint le fait que nous voyons que 96% des entreprises certifiées en France considèrent que le bien-être est une priorité clef de l’entreprise.   
  • Que ce soit la santé mentale et le bien-être, la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives (stupéfiants et alcool), des accidents de la route... par le biais d’actions concrètes, les Top Employers mettent en place des actions sur le stress, la santé mentale des collaborateurs. Ils sont par exemple 92% à offrir des soutiens à la gestion du stress pour leurs collaborateurs. La plupart d'entre eux mettent en place des actions afin de promouvoir l'activité physique et les événements sportifs à l'échelle de l'organisation. Nous voyons aussi que 65,8% proposent des sessions de méditation (pleine conscience), pendant qu’un développement des programmes d’accompagnement après un burn-out, 42,3% (vs 36% en 2023) progresse. De même, nous voyons une amélioration de 17 points en deux ans (69%), concernant les programmes mis en place sur le sujet des améliorer les relations interpersonnelles sur le lieu de travail. Les programmes liés à la perte de poids ou au tabagisme représentent quant à eux moins de la moitié des répondants. 
  • Mais qui dit santé au travail, dit aussi conditions de travail. C’est ainsi que 94% des Top Employers français considèrent le bien-être en tant que partie intégrante de la définition des conditions et de l’organisation du travail. La réflexion et les démarches en faveur de la santé au travail passent nécessairement par l’analyse des conditions de travail : pénibilité, autonomie, opportunités d’apprentissage... Cela permet non seulement de travailler sur la santé et la sécurité au travail qui sont les fondamentaux (réduction des accidents et maladies professionnelles) mais aussi d’aller plus loin.  
  • Le 7 avril a eu lieu la Journée mondiale de la santé. Cette journée marque non seulement la création de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1948, mais elle a également pour vocation de mettre en valeur des thèmes prioritaires que l'organisation souhaite défendre. Chaque année un thème différent est choisi, en 2022 par exemple il s'agissait de “Notre planète, notre santé”, soulignant la connexion forte et l’interdépendance que nous avons avec notre environnement. En 2024, la thématique est “Ma santé, mon droit”, rappelant la nécessité d’un droit universel à bénéficier d'un accès équitable aux services de santé, à l'éducation et à l'information médicale. De portée générale, ces thématiques associent à chaque fois la notion de santé et l'environnement dans lequel on évolue que ce soit la planète ou le système médico-social, là où à chaque fois l'entreprise peut intervenir. 
  • En fonction du pays, de la région et des spécificités locales liées à l'activité de l'entreprise, c'est l'occasion de s'interroger sur ce sujet et de voir comment il fait écho avec le quotidien de l'entreprise, avec ses enjeux et ses valeurs. Pour une entreprise nationale dans le secteur de la construction ou une multinationale dans le secteur des services, cela ne résonnera pas de la même manière. Mais dans tous les cas, soutenir un événement qui est relayé dans le monde entier montre que l'entreprise se préoccupe du sujet et c'est un moyen pour elle de rattacher les actions qu'elle mène déjà à un objectif plus global. En matière de prévention, la communication, la sensibilisation et la formation des collaborateurs sont essentielles. A l’instar de la semaine de la QVCT au mois de juin, c’est l’occasion pour les entreprises de mettre en avant ce qu'elles proposent déjà à leurs collaborateurs mais aussi de lancer des actions spécifiques. Le choix des sujets et des publics visés dépendra des besoins identifiés, que ce soit la santé mentale, l’accès aux soins ou la prévention des risques. Et ainsi potentiellement d’associer les démarches RSE et santé au travail via des actions de communication au sein de l’entreprise et à l’extérieur.   
  • De façon plus régulière, 87% des Top Employers ont mis en place des campagnes de communication en interne tout au long de l’année afin d’inciter leurs collaborateurs à utiliser les dispositifs proposés en matière de santé et de bien-être dans l’entreprise. Ainsi ils disposent souvent d’outils de communication tels que des affichages, des publications internes, des campagnes de mail. Mais créer des événements autour d’une thématique d’actualité en organisant des manifestations physiques, virtuelles (conférence sur la nutrition ou sur le sommeil, ateliers, animations pendant les pauses...) permet d'amplifier l’impact et de ce fait l’appropriation par les collaborateurs.  
  • En s'engageant sur la santé physique et mentale de leurs collaborateurs, les entreprises contribuent au bien-être de la société en général. Comment faire le lien entre des objectifs génériques et le quotidien du collaborateur sur le terrain ? La superposition de diverses initiatives peut montrer la volonté de l'entreprise de proposer un environnement de travail sûr et épanouissant, mais cela n'est pas gage d'efficacité.
  • A ce propos, parmi les tendances RH que nous avons identifiées en 2024 dans le rapport World of Work Trends, il y a notamment celle qui consiste pour les entreprises à faire le choix de la qualité par rapport à la quantité en ce qui concerne les actions liées au bien-être et à la qualité de vie au travail. Il ne s’agit pas de proposer toujours plus, mais plutôt de rechercher ce qui convient le mieux par rapport aux besoins et attentes des collaborateurs. Pour ce faire, les Top Employers interrogent directement leurs collaborateurs via des enquêtes et sondages. Nous avons également observé que de plus en plus mettent en place des indicateurs permettant de mesurer et suivre les tendances autour du bien-être et de la QVCT des collaborateurs. 

Comment les actions de responsabilité sociale peuvent-elles contribuer à améliorer la qualité de vie des collaborateurs et à préparer un avenir durable pour tous ? 

En conclusion, nous voyons que les actions de responsabilité sociétale sont un levier pour améliorer la qualité de vie des collaborateurs et préparer un avenir durable. Les ODD peuvent apparaitre comme un instrument essentiel des RSE. La politique RSE de l’entreprise est alors le lien entre des objectifs ambitieux définis par l’ONU et le quotidien au travail. Eduquer, sensibiliser sont les premières étapes, mais aussi prendre en compte les aspirations des collaborateurs et leur donner les moyens d’agir est sans doute la meilleure méthode pour leur donner du sens et créer un sentiment d’appartenance et de fierté vis à vis de l’entreprise. Ainsi les actions qui découlent de la responsabilité sociétale et environnementale contribuent favorablement à renforcer la qualité de vie et les conditions de travail.  

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